Au départ syndicat de l'automobile, créé  contre le syndicalisme  de l'AFL-CIO  couché devant le patronat, l'UAW s'installe à l'Université de Pensylvanie. 3700 salariés diplômés donc ce qu'on appelle aux Etats-Unis les cols blancs ont choisi l'union avec les cols bleus à une écrasante majorité.  Pour défendre  leurs propres intérêts, pas par solidarité.  Il va falloir examiner de près ce qui se passe dans le monde du travail américain, longtemps si facile à duper, qui ne connaît   que  le contrat de travail  inégalitaire (le patron et le salarié ne sont pas égaux) en lieu et place  de la convention collective protectrice.  Le patronat a du souci à se faire. C'est la conséquence inéluctable de la fin  du New Deal à laquelle il a applaudi. On ne peut pas tout avoir tout le temps.

Une pétition maladroite lancée par les jeunes communistes de la Loire    ne peut déboucher  en l'état  que sur la révolte désespérée et l'absence de perspective. Mais elle  nous interpelle à plus d'un titre .

Le blog n'en retiendra ici qu'un aspect . De  2009 à 2013 , Glucksmann a été le conseiller très écouté de  Mikheill Saakachvili, président géorgien de l’époque. Durant cette période, la Georgie atlantiste  a failli adopter la même  position que l'Ukraine de Zelenski et a demandé son adhésion à l'OTAN. Mais Saakachvili a fait bien autre chose. Comme jadis Eltsine en Russie  il a appliqué à la Georgie la thérapie de choc capitaliste . Il a supprimé   le salaire minimum, licencié  des dizaines de milliers de fonctionnaires , abaissé  fortement les impôts pour les entreprises et les actionnaires, et réprimé les oppositions.

C'est surtout pour cela qu'il  a été chassé du pouvoir   par les élections et Glucksmann  avec lui. Le  gouvernement qui l'a  remplacé n'est pas  pro-russe. Il a choisi de composer avec le grand voisin , ne souhaitant pas transformer la Georgie en une seconde Ukraine, et a  abandonné la thérapie de choc.

Cette vie antérieure occultée de Glucksmann  mérite d'être rappelée au moment où la question de la paix est essentielle. Faut-il taire ce qui nous sépare?

Henri Ausseil

Des jeunes communistes ont conspué  Glucksman à Saint Etienne pour ses positions sur Israël.  Deffontaines les a dénoncés sans la moindre nuance, et il serait question de les  considérer comme hérétiques. C'est se couper de la partie de la jeunesse que nous cherchons à convaincre, celle des quartiers populaires.

Nous n'avons pas à prôner la violence contre d'autres partis de gauche mais en l’occurrence ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Des jeunes expriment  leur conviction que ce qui se passe  à Gaza est inadmissible et que ceux qui soutiennent Israël ne sont pas de gauche. Ils le font avec la fougue sans nuance  de la jeunesse. 

Les condamner par contre c'est faire cause commune avec le PS sur le sujet, et tout notre discours sur la Palestine s'effondre. Nous donnons le sentiment que  le besoin politicien d'unité l'emporte sur le fond. Que nous ne sommes pas différents. Ce n'est pas ce qui est dit mais c'est comme ça que le blog le ressent. 

Avec un brin de dialectique il est tout de même possible d'expliquer que les communistes comprennent les jeunes révoltés et partagent même leurs convictions sur la Palestine et le sionisme, mais que le rassemblement  nécessaire se fera avec bien des gens qui ne partagent pas toutes nos convictions, et qu'il convient donc de savoir exprimer notre différence sans violence. Mais aussi que le vote utile pour Glucksman est un vote peu utile de la part de nos électeurs potentiels.

Henri Ausseil