Le monde agricole ( à l'exception des viticulteurs et du salariat) a toujours été profondément réactionnaire. L'homme au couteau entre les dents qui va vous prendre votre terre reste un fantasme efficace. La géographie électorale de la France (Allier et Dordogne à part) en témoigne. Longtemps ils ont été protégés du moins les gros céréaliers et betteraviers ainsi que les gros éleveurs par des subventions européennes et françaises, et payent généralement moins d'impôts qu'ils ne devraient. Mais ils sont des producteurs de richesse.
Ce qui leur arrive, conséquence directe du tournant des années 80-90 a déjà été vérifié avec l'exemple d'Elne pour les horticulteurs. Un article de l'Huma du 3 juillet 2014 élargit la question à toute la paysannerie. En 2013 le revenu des agriculteurs a affiché une baisse de 22 %. C'est la commission des comptes de l'agriculture nationale qui le dit. le nombre des fermes vient de passer en dessous des 300 000. il y en avait 386 000 en 2000 et 2 000 000 en 1950. Ce n'est pas le PCF qui les leur a prises mais le capitalisme.
Impossible dans ce domaine de délocaliser ? En apparence c'est l'évidence, un champ ne se déménage pas en Pologne. Mais cela se fait par le libre échange et les prix. En dessous d'un seuil on ne gagne plus sa vie. Qui gagne ? : les Auchan et autres Carrefour (les patrons s'entend), l'Agro alimentaire et les banques. C'est l'application dans le monde agricole de ce qui se passe partout ailleurs.
Etrangement, c'est aujourd'hui que l'alliance des producteurs de richesse de l'industrie (le marteau) et des producteurs de richesse de l'agriculture (la faucille) retrouve toute sa pertinence, en y ajoutant bien sûr les travailleurs du tertiaire. Il faudra rajeunir les symboles et affiner la stratégie, mais les Gattaz and Co qui croient que rien ne change ont du souci à se faire.