L'opérateur téléphonique a bien profité de la période de triomphe de l'idéologie libérale à partir des années 1980. Il a profité du dépeçage des PTT, introduit des méthodes "modernes " de management qui ont conduit ses salariés à voter à plus de 50 % pour la CFDT et l'UNSA . Et les profits ont été au rendez vous. Jamais assez pour les actionnaires . CFDT et UNSA ont vaillemment signé une multitude d'accords pour "sauver" l'entreprise, lisez pour fabriquer du profit sur le dos des personnels contre d'illusoires promesses.
Ce paradis entrepreneurial du groupe Altice (qui se porte très bien , merci) devient un enfer : 5000 emplois supprimés sur 15000, un sur trois d'ici à 2019. Faillite des syndicats "de proposition" qui ne sont que des syndicats maison , faillite d'une conception de l'entreprise basée sur le profit, des salariés vivant une vraie galère car les principales victimes, c'est eux.
Et voilà que la CGT (14 % des voix) et la CGC (il y a beaucoup de cadres) lancent la lutte . Des années de mise en garde inutile (quand la tête est pleine des idées du patronat les oreilles se bouchent) créent en quelques mois la possibilité d'avancer, la douloureuse expérience validant ces mises en garde. Observons avec intérêt cette lutte. De son issue (dans les têtes) beaucoup de choses dépendront. A condition que la gauche de résistance le comprenne, apporte son soutien sans récupération, et que l'unité se face sur les revendications , non sur un moindre mal illusoire.