Nous apprenons (avec beaucoup de retard) que la TAM a sous-traité le contrôle des voyageurs à la SCAT , société lyonnaise. Pourquoi cette mesure en apparence étrange ?
Selon nous plusieurs réflexions s'imposent :
- éviter les grèves à répétition dès qu'un contrôleur est agressé. 6 ou 8 gros bras déboulant en même temps dans un wagon dissuadent plus facilement les fraudeurs qu'un contrôleur isolé. Nous touchons du doigt une réalité compliquée : une grève catégorielle qui "prend (pour un problème réel lié à la crise de la société) en otages" tous les passagers pour le comportement d'une poignée de voyous aboutit à la privatisation sans que les usagers regrettent l'ancien système. Une leçon cruelle pour la CGT dans la relation à la politique , qui ne peut plus être ce qu'elle était. Sans lien avec les usagers, la grève devient un redoutable boomerang.
- les gros bras créent un calme apparent par la victoire provisoire de la répression. Si le problème se reproduit gageons , hélas, qu'il prendra des proportions considérables, le nombre de voyous s'adaptant au nombre de contrôleurs. En clair ce sera bien pire.
-- Il est probable que la TAM a fait des économies en évitant un recrutement massif par elle et à l'année des contrôleurs nécessaires. C'est une victoire de plus du libéralisme ambiant.
Pour la construction du grand mouvement seul susceptible de mettre fin à cette spirale infernale les leçons doivent être tirées : la nécessité d'une action GLOBALE contre la misère comme contre la fraude, la recherche des actions adaptées, la construction d'une alternative en lien avec le politique. Un rude chantier.