L'Huma du 22 août publie son dernier discours à la télévision. Avec 21,3 % des voix il laissera loin derrière lui Defferre- Mendès-France à 5%, Rocard à 3 % et Krivine à 1%.
Etudions sans tabou ce discours. La première partie pourrait être prononcée en 2017. Il qualifie la politique suivie de "politique de sans coeur qui est faite par des hommes des grandes féodalités économiques et financières." Son constat est clair : la France productrice de richesse, les ouvriers , employés, fonctionnaires, ingénieurs, paysans, petits industriels, artisans, commerçants sont les oubliés de la répartition des richesses. Les femmes sont victimes de discriminations.
Son analyse de la fausse alternative Poher-Pompidou est d'une modernité extraordinaire. L'expression "bonnet blanc-blanc bonnet "(qui sera employée plus tard à la veille du deuxième tour) est entrée dans l'histoire.
D'où vient alors ce sentiment d'une réflexion inaboutie ? A la fin ils se présente comme le seul candidat de la gauche. "Je m'adresse à tous les hommes de gauche" ce qui oublie les femmes et est contradictoire avec ce qu'il a dit plus haut sur les paysans, commerçants, artisans, petits patrons qui sont aussi des victimes et votent majoritairement à droite , comme de nos jours.
Alors qu'il sait parfaitement que Poher est une fraction de la social démocratie comme Defferre, Mendès et même Rocard il ne le dit pas. "Bloquez donc vos voix sur mon nom, afin que vive l'union des forces ouvrières et démocratiques, que vive l'union de la gauche".
Il est facile pour nous de critiquer connaissant la suite, Il fallait ouvrir la voie et Duclos l'a magnifiquement fait. Mais nous savons que l'union de la gauche a enfanté Mitterrand, Jospin, Rocard, Hollande et Valls.
Ces propos destinés au débat appelleront de vives critiques justifiées. Mais si nous voulons être les héritiers de Duclos , conservons la première partie du discours, mais changeons profondément la seconde !
Henri Ausseil