François Ralle-Andréoli (qui a quitté le PG en raison d'un désaccord de fond avec Mélenchon) répond à Mediapart. Ecoutons- le :
Podemos n’a pas participé au plan B lancé par Jean-Luc Mélenchon et l'ex-ministre des finances grec Yanis Varoufakis, après l’échec d’Alexis Tsipras à éviter un nouveau mémorandum en Grèce. Qu’en pensez-vous ?
"Oui, je crois que Pablo Iglesias a dit une fois que ce sont des tactiques de la gauche qui perd. Ce que je reproche à cette stratégie, ce n’est pas le plan B en soi. Il faut bien sûr chercher des alternatives au niveau européen. Mais l’initiative est apparue, dans une bonne partie de la gauche européenne, comme une façon de faire le buzz, de fractionner à nouveau cette gauche, à un moment où elle n’en a vraiment pas besoin… Je n’ai pas trouvé ça très fair-play. Et pour moi, une réflexion sur les alternatives, sans Syriza ni Podemos, c’est-à-dire sans les principales forces du changement en Europe, cela n’a pas de sens.
Pire, cela risque d’enfermer à nouveau la gauche européenne dans la marginalité avec des débats qui ne parlent à personne. Je rappelle qu’Angela Merkel, lors des négociations avec Athènes, avait les élections espagnoles en tête. Il n’y a qu’à voir la tête de la chancelière, jeudi dernier à Bruxelles, lorsque Mariano Rajoy lui a dit qu’un sondage interne au PP donnait Podemos en deuxième position… La bombe nucléaire du choc bancaire provoqué par la BCE visait autant Pablo Iglesias que la Grèce : il s’en est remis."
Nous proposons à nos lecteurs de méditer ces propos lourds de sens. C'est dans la bataille concrète que nous créerons l'espoir et non en la fuyant. L'interview est bien plus longue et ne parle pas que du plan B mais cet extrait nous parait importantissime.