LETTRE OUVERTE àE. MACRON (Président de la République Française) et J. BORRELL (Commissaire européen aux relations extérieures)
L'annonce du "plan Trump" et la constitution du nouveau gouvernement israélien créent une situation nouvelle. B. Netanyahou s'apprête à divulguer sa feuille de route le 1er juillet en vue d'annexer la vallée du Jourdain et les colonies implantées, soit la moitié de la Cisjordanie.
La terre palestinienne sera alors réduite à des sortes de "bantoustans", démilitarisés, sans continuité territoriale ni maîtrise des frontières. Parler d'État dans ces conditions est d'un cynisme révoltant.
Le "deal du siècle" imposé par D. Trump et B. Netanyahou est l'acte de délinquants internationaux. Il entérine l'impunité des autorités d'Israël et le régime d'apartheid issu notamment de la loi "État-Nation", il enterre la solution à deux États et constitue un coup de force inacceptable contre la légalité internationale, la justice et le respect des droits humains. D. Trump et B.Netanyahou légalisent le pillage colonial et attisent les tensions dans une région déjà meurtrie. Le peuple palestinien est sommé d'accepter que son destin soit scellé sans sa participation.
Ce plan constitue une nouvelle grave violation des droits des Palestiniens, il n'amènera aucune paix mais, au contraire, quoiqu'il advienne, il ne fera qu'aggraver une situation insupportable pour les Palestiniens, mais aussi à terme, pour le peuple israélien. Aucun plan n'aboutira s'il ne tient pas compte des intérêts des Palestiniens et des Israéliens conformément au droit international.
En Israël et dans le monde, la mobilisation grandit pour empêcher l'annexion et l'application du projet destructeur de D. Trump. Les responsabilités de la France et de l'Union Européenne sont dans ce cadre immenses. Il serait inadmissible, comme cela se profile, d'en rester à des déclarations de principe sans adopter des actes forts.
Il a fallu des décennies de luttes des mouvements de libération nationale face au colonialisme, pour que la Charte des Nations unies s'impose pour tenter de bâtir un monde de paix. Ne pas faire respecter les résolutions de l'ONU sur la Palestine, c'est se rendre complice de la désintégration du droit international et de la justice. En cela, Paris doit prendre l'initiative d'un vote au Conseil de sécurité.
Sans ambiguïté aucune la France et l'Union européenne doivent condamner toute idée d'annexion et reconnaître immédiatement l'État de Palestine dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. L'unanimité requise des États de l'Union Européenne n'est qu'un irrecevable prétexte dilatoire.
Sans attendre, des sanctions doivent être adoptées contre l'État d'Israël comme la suspension de l'accord d'association avec l'Union Européenne ou la coopération militaire. Il en va de même pour les entreprises qui maintiennent des relations d'affaires avec les colonies ainsi que l'interdiction d'importer des produits des colonies. Ces exigences sont désormais portées par des voix de divers horizons.
Suspendre et contrecarrer toutes perspectives d'annexion par des sanctions immédiates, agir pour le plein respect du droit international et la reconnaissance de l'État de Palestine afin de permettre aux Palestiniens d'exercer leur droit à l'autodétermination contribueront à faire reculer la politique du fait accompli et la violence guerrière que B. Netanyahou et D. Trump exaspèrent. C'est la condition d'une paix juste et durable indispensable aux peuples palestiniens et israéliens, aux peuples de la région et du monde entier.
Chère Madame, Cher Monsieur,
Le Parti communiste français (PCF) prend l'initiative d'une lettre ouverte
Elle sera publiée avant le 1er juillet
Si vous souhaitez la signer merci de répondre avant le 24 juin à collectif-palestine@pcf.fr
Meilleures salutations
Robert Kissous