La guerre tiède fait son apparition dans les médias. En réalité depuis l’effondrement de l’URSS les guerres « tièdes » se sont multipliées si on entend par là des guerres asymétriques, où l’Empire tout puissant a la capacité d’écraser l’adversaire dans une guerre conventionnelle de courte durée , de diviser profondément le pays vaincu et de gérer les conflits qui en résultent, les morts étant moins américains ou européens que locaux. Une guerre qui coûte cher en argent tout de même, sanglante pour la Lybie, l’Afghanistan, le Soudan, la Syrie, l’Irak, la Palestine ou la défunte yougoslavie auparavant, et qui n’est tiède que pour les vainqueurs. Une guerre chaude, nous dirons une vraie guerre, ne peut concerner que des pays plus ou moins égaux , Occident et Russie ou Chine.
En Ukraine le qualificatif de tiède a été inventé parce qu’Occident et Russie s’affrontent par ukrainiens interposés. En somme une escalade dans le danger, déjà visible en Syrie. Que ce serait-il passé si Hollande avait envoyé les avions promis et si des missiles les avaient détruits ?
Que cache ce qualificatif de « tiède » ? Le blog a eu l’occasion de montrer à plusieurs reprises (l’indépendance retrouvée de l’Egypte, l’accord Chine – Japon qui expulse le dollar, l’émancipation de l’Amérique latine ) que le temps du dollar roi et des USA maîtres du monde est terminé. Hollande et les autres caniches vont avoir l’occasion de constater que les « sanctions » sont de redoutables boomerangs. La France en souffrirait plus que la Russie. Abandonner à d’autres le fruit de la richesse, c’est-à-dire l’industrie et ne garder que la rente crée une faiblesse profonde. Les gesticulations de l’OTAN n’y changeront rien.
Pour nous c’est aussi la preuve que le capitalisme rentier affaibli reste dangereux, d’autant plus qu’il n’a pas bien compris le nouveau rapport de forces. Obliger Hollande à revenir à une diplomatie équilibrée de type « gaulliste » fait partie des impératifs du Front élargi qu’il nous faut construire.