Lors de la venue à Montpellier du père Cardenal , jésuite, ministre de l'Education nationale du Nicaragua sandiniste, il nous expliqua au cours du repas comment le saint Pape Jean Paul II , idole des médias , lui refusa son anneau ostensiblement à sa descente d'avion et réserva toute son attention aux adversaires du régime. Le même qui mit au placard la théologie de la libération et transforma tant de Polonais en tristes moutons anti avortement et en plombiers pour tous les patrons d'Europe.
François est d'une autre trempe. Ses vigoureuses interventions à Lampedusa ont été suivies de textes d'une telle clarté que si je vous en masquais l'auteur, vous les attribueriez au Front de Gauche. La condamnation du capitalisme rentier est absolue.
Pour nous gens de gauche qui depuis l'affaire Dreyfus et le pétainisme assimilons facilement Eglise et droite, il est temps de prêter l'oreille au grand changement qui se profile. Les intégristes existent, mais un autre courant s'affirme et nous ferions bien de le comprendre. Désormais ce n'est plus sur l'Eglise que comptent les rentiers mais sur les "humanitaires" et les "intellectuels officiels" chargés de formater les esprits. La main tendue par Thorez dans les années 30 est plus que jamais à l'ordre du jour.
Si vous vouliez une preuve , c'est le silence des chiens de garde. Le Pape rédige une encyclique qui révise le catholicisme social vieux de deux siècles. La charité ne suffit pas , c'est à l'exploitation de l'homme qu'il faut mettre fin. Ce bouleversement AUCUN DE NOS GRANDS ESPRITS NE L'A VU ! Peut être parce que c'est écrit en latin.
Henri Ausseil