Depuis les années 30 la gauche anti capitaliste est clivée par deux approches :
- le PCF (appelé alors SFIC) a choisi avec Maurice Thorez la voie de l'union de la gauche avec le PS (SFIO) et les Radicaux, et donc le Front populaire, voie poursuivie jusqu'à nos jours. Cela implique l'union avec des gens qui ne partagent pas nos idéaux de disparition du capitalisme , mais en refusent certaines conséquences , ce qui permet un programme commun.
- La quatrième internationale des Trotskistes refusait cette union , fidèle au classe contre classe des origines. Cela signifie changer avec tous ceux qui partagent cet objectif, forcément minoritaires. Le grand soir devait y pourvoir. Le NPA et certaines tendances minoritaires du PCF gardent cette orientation.
En 2017 la situation est extraordinairement confuse. L'Union de la Gauche n'a pas donné les fruits attendus et une remise en cause légitime existe. Le NPA s'est divisé, une partie rejoignant le défunt front de Gauche sous le nom d'Ensemble.
Au sein du PCF lui même, la confusion entre les accords de sommet avec le PS et la notion de rassemblement, crée des dégâts. L'émergence des Insoumis en a largement profité.
La situation est donc paradoxale : sous l'apparence du large rassemblement les Insoumis perpétuent la minorité agissante qui exige de faire allégeance à une charte , et Ensemble semble-t-il envisage de les rejoindre Ce qui n'est pas très différent au fond, des choix trotskystes mais à un niveau bien plus élevé d'enracinement dans la population.
Ce choix laisse de côté les syndicats de lutte et beaucoup de citoyens qui idéologiquement, socialement , politiquement, ne se reconnaissent pas dans cette coupure et sont pourtant des victimes du capitalisme financier. C'est donc un problème de fond, qu'il va falloir aborder , en rompant définitivement avec les accords de sommet et en construisant inlassablement un rassemblement majoritaire, qui n'est pas opposé aux choix de la France Insoumise mais qui en dépasse le périmètre.
Au travail !
Henri Ausseil